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Didactirun
28 juin 2015

Une notion, un jour...

Une notion... un jour

Pour les collègues PE

Échelle géographique

L’échelle géographique est un vecteur incontournable à toute représenta­tion de la réalité spatiale. On distingue l’échelle cartographique (rapport de réduction entre la réalité du terrain et la transposition cartographique) et l’échelle géographique (niveau de grandeur pour l’analyse géogra­phique).

Le raisonnement géographique doit combiner des échelles différentes. Chaque changement permet de découvrir de nouvelles informations et, au final, d’avoir une vision globale et claire de l’organisation du territoire. Yves Lacoste, l’un des pères fondateurs du raisonnement multiscalaire en géographie nous rappelle que le changement d’échelle permet d’affiner

le niveau d’analyse en évaluant la manière dont le territoire s’intègre dans un espace plus vaste ou en décelant des facteurs d’exception au niveau d’une portion plus réduite du territoire. Ce jeu d’échelles, appelé parfois démarche multiscalaire, qui peut être mené de façon ludique avec les élèves, constitue un apport important pour les géographes en ce qu’il les conduit à s’écarter d’études monographiques trop limitées et cloisonnées. (Yves Lacoste, Apprendre l’histoire et la géographie à l’école, CRDP de l’académie de Versailles, 2004 ; extraits également en ligne sur www.eduscol.education.fr, rubrique « Formation continue des enseignants »)

Ainsi, toujours d’après Yves Lacoste, il est possible de déterminer plusieurs ordres de grandeurs permettant la meilleure analyse des faits géographiques :

Les territoires ou ensembles dont la plus grande dimension se mesure en dizaine de milliers de kilomètres (continents, océans) relèvent du premier ordre. Les ensembles qui se mesurent en milliers de kilomètres (la Méditerranée, l’Union européenne) re­lèvent du second ordre. Les territoires qui se mesurent en centaines de kilomètres (la France par exemple) relèvent du troisième ordre. Les ensembles (régions ou Länder) dont la principale dimension se mesure en dizaines de kilomètres relèvent du quatrième ordre de grandeur. (Ibid.)

Bien sûr, une analyse à plus grande échelle proposerait d’autres ordres de grandeur. L’exemple de l’appréhension d’une montagne ne peut se faire que par l’utilisation de ces différents ordres de grandeurs :

Les Andes, qui appartiennent au deuxième ordre de grandeur, se distinguent ainsi de petites montagnes appartenant au quatrième ou au cinquième ordre. Le raisonnement géographique relatif à ces montagnes implique en outre de les replacer dans le plus vaste ensemble territorial que constituent les plaques géologiques (premier ordre de grandeur) et de repérer les sous-ensembles de la chaîne que sont les sillons comme le sillon alpin (quatrième ou cinquième ordre de grandeur), les versants, les torrents et les bassins de réception (cinquième ou sixième ordre) ou même les rochers (sixième ou septième ordre), dont l’étude est susceptible de compléter l’appréhension d’un pro­blème géographique particulier. Un territoire comme une montagne ne peut cependant être compris comme un emboîtement d’ordres de grandeur, mais doit être saisi comme une combinaison de formes, de reliefs et d’organisations humaines. (Ibid.)

Mettre les élèves au contact de spatialités différentes est donc une né­cessité.

Liens avec les programmes

Les programmes insistent sur la logique d’emboîtement des espaces (« Regards sur le monde », « Regards sur les espaces européens », « Le territoire français »). Par ailleurs, la « mise en relation des documents divers à différentes échelles » est une compétence spécifique que l’enfant devra maîtriser à la fin de l’école primaire.

Citations

À l’échelle d’une carte, le monde est un jeu d’enfant. (Laurent Graff)

L’homme sait que le monde n’est pas à échelle humaine et il voudrait qu’il le fût. (André Malraux)

Pour aller plus loin

Brunet Roger, La Carte mode d’emploi, Paris, Fayard–Reclus, 1987.

Cadène Philippe, Le Commentaire de documents géographiques, Paris, Belin, 2004.

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