Les femmes dans l'histoire
Claudel (Camille)
Le rôle de Camille Claudel (1864-1943) est mentionné en complément des programmes pour illustrer une femme artiste. Son itinéraire est intéressant à double titre : ses qualités de sculptrice et ses déboires personnels. Son apprentissage est à relier avec sa passion amoureuse pour Auguste Rodin, le maître à penser dans ce domaine artistique ; elle est tour à tour son modèle et sa collaboratrice dans la réalisation de ses œuvres. Elle se démarque bientôt de l’œuvre de son mentor, démontrant ses réelles qualités artistiques mais également la fragilité de sa condition. Vivant misérablement après sa rupture avec Rodin en 1893, elle sombre peu à peu dans une prétendue démence. Internée à l’initiative de son frère, Paul Claudel, elle passe les trente dernières années de sa vie dans un asile près d’Avignon où elle ne reçoit que la visite de ce dernier. Elle n’a pas été reconnue de son vivant. Les critiques d’art ont largement répandu l’idée qu’elle avait plagié les œuvres de Rodin, alors que l’inspiration de ce dernier est redevable à la vision post-moderniste de cette femme de caractère, que les mœurs bourgeoises de la fin du XIXe siècle ont enfermée dans une certaine forme de folie.
Quelques repères : L’Abandon (1888) ; Buste de Rodin (1889) ; La Jeune fille à la gerbe (1889).