Une notion, un jour...

Réseaux

Pour une première approche

Un réseau est un système structuré et hiérarchisé de relations, permettant d’organiser des flux. Les réseaux sont constitués de pôles comme les villes (réseau urbain), d’axes comme les voies de circulation (réseau de transport) et de nœuds (gare, aéroports, etc.).

Quelques précisions

Les réseaux sont d’une grande diversité. Isabelle Géneau de Lamarlière et Jean-François Staszak précisent qu’ils n’ont pas toujours la même forme et ne relèvent pas toujours de la même échelle :

[…] réseau des routes et autoroutes, des chemins de fer, des voies d’eau, des tubes, des égouts, de la distribution de l’électricité, etc., mais aussi câbles (télégraphe, fibre op­tique, téléphone)… Quand le transport est immatériel (information), la structure qui le porte peut, elle aussi, être immatérielle : par extension, on parle de réseauxpour la té­lévision, la radio, et toute la télécommunication par faisceaux hertziens. (Isabelle Géneau de Lamarlière et Jean-François Staszak, Principes de géographie économique, Paris, Bréal, 2000)

Les réseaux organisent l’espace. Ils forment un maillage (« armature ») plus ou moins hiérarchisé selon leur taille, leurs fonctions et leur rayon­nement. La répartition des réseaux sur l’espace n’est cependant pas homo­gène. Il existe des lieux à l’écart alors que l’espace se polarise sur les points desservis. Ainsi, pour Isabelle Géneau de Lamarlière et Jean-François Staszak,

les angles morts du réseau, à cause de leur enclavement, ne sont plus fréquentés, et sortent d’une certaine manière du territoire. Ils sont abandonnés aux animaux des parcs naturels et aux randonneurs agiles. À l’inverse, les carrefours bien desservis polarisent les flux. (Ibid.)

L’exemple européen illustre bien comment s’organise et fonctionne un réseau urbain. En 1933, le géographe Walter Christaller, qui étudiait les villes de Bavière, publia un ouvrage qui fit date : Les Places centrales en Allemagne du Sud. L’auteur y montrait que les réseaux urbains se hiérar­chisaient en fonction des services et du commerce. En effet, les services rares – soit qu’on n’y ait qu’exceptionnellement recours, soit qu’ils néces­sitent pour fonctionner une masse critique de population – s’espacent entre eux pour trouver une base suffisante. Ils tendent pourtant naturelle­ment à s’agglutiner à d’autres pour faire coïncider leur base, et donnent alors naissance à des lieux centraux qui ordonnent l’espace. On a ainsi concentration de l’offre de services en un certain nombre de points égale­ment distribués dont les aires de desserte sont des hexagones. Au­jourd’hui, l’Europe possède le réseau urbain le plus dense du monde, avec un ensemble de villes bien réparties dans l’espace. Il existe ainsi sur le continent une hiérarchie urbaine satisfaisante qui pourrait un jour donner naissance à une Europe polycentrique.

Liens avec les programmes

Notion éminemment géographique, le réseau permet à l’élève de cycle 3 de comprendre que l’espace est structuré, organisé et hiérarchisé. Les programmes insistent sur deux réseaux essentiels : le réseau urbain et le réseau de transport (« Regards sur les espaces européens » et « Le terri­toire français »).

Pour aller plus loin

Damette Felix et Scheibling Jacques, La France, permanences et mutations, Paris, Hachette, 2003.

Bonnafous Alain, Plassard François et Vulin Bénédicte, Circuler demain, La Tour-d’Aigues, L’Aube, 1999.