Une notion, un jour...
Mutation
La mutation implique des transformations structurelles profondes, durables et irréversibles. Tous les objets de l’analyse géographique sont concernés par ces mutations.
Plutôt employée en biologie ou en génétique auparavant, la notion de mutation est de plus en plus utilisée en géographie et dans la plupart des sciences sociales. Elle traduit les changements importants que subissent les sociétés et les territoires depuis quelques décennies. Ainsi, chaque espace, chaque société seraient confrontés à deux évolutions possibles : la crise ou la mutation. Si le premier terme renvoie à l’idée du déclin, le second permet une approche plus nuancée. Il s’agit d’une évolution, d’un changement qui n’est pas nécessairement négatif. Par exemple, l’industrie française a été longtemps perçue comme un secteur en crise. Elle semble plutôt s’être adaptée aux logiques nouvelles de la mondialisation. L’espace et les paysages industriels se sont transformés : les régions « bastions » de l’industrie ont laissé la place à de nouvelles localisations plus diffuses ; les « cathédrales » industrielles du XIXe siècle ont disparu au profit d’aménagements productifs plus modestes (voir articles « Paysages », p. 260 et 298, et « Technopôles », p. 310).
L’ensemble du programme est concerné par la notion de mutation. L’enseignement de la géographie à l’école primaire doit permettre de familiariser les élèves avec le monde dans lequel ils vivent. Ce monde est en perpétuel mouvement. Le programme tente de capter ces mutations à travers l’action des sociétés sur leur espace.
Le monde change à son heure, malgré ceux qui veulent le changer. (Robert Marteau)
Pour aller plus loin
Géneau de Lamarlière Isabelle et Staszak Jean-François, Principes de géographie économique, Paris, Bréal, 2000.
Scheibling Jacques, Qu’est-ce que la géographie ?, Paris, Hachette, 1997.