La valorisation de la petite patrie à La Réunion sous la Troisième République
L’analyse des supports pédagogiques à La Réunion sous la Troisième République laisse entrevoir une évolution du processus d’acculturation nationale dans lequel la petite patrie prend une part de plus en plus prépondérante.
Valorisée dès le milieu du XIXème siècle en qualité de microcosme du national, l’identité réunionnaise est cependant reconsidérée au lendemain de la Grande Guerre dans l’historiographie locale. La redéfinition des liens entre la grande et la petite patrie, entre l’universel et le particulier, devient ainsi une revendication pleinement assumée car justifié par les affres de la guerre. Les politiques et les pédagogues de l’immédiat après-guerre s’entendent pour affirmer que l’enracinement local ne peut être sacrifié sous prétexte d’une nécessaire intégration nationale. Désormais, la posture revendicative est que la culture républicaine doit être plus attentive aux singularités individuelles. Il s’agit donc d’une remise en cause de la « République coloniale » dans le sens où les spécificités culturelles locales ne sont plus perçues dans une hiérarchie d’ordre axiologique définissant uniquement l’histoire de La Réunion par rapport au prisme métropolitain. Tsingy